samedi 10 septembre 2016

Cerfs, Biches, Chevreuils, à l' approche du rut, sur des photos de Roland Clerc, texte de Daisy Demoor


A l’approche du rut





En Valais, loin des atteintes et des dérangements de la civilisation, quelques trop rares endroits préservés subsistent  en montagne. 


Des sorbiers chargés de baies, des pentes où se bousculent des verges d’or, des fougères en bouquets… Enserrée dans un écrin végétal,  la clairière offre à la faune le gîte, le couvert et une protection efficace contre les prédateurs.  En cette fin d’été, les chaleurs persistantes incitent les animaux à rechercher la fraîcheur de l’ombre.  Pourtant, la vie est omniprésente en ces lieux tranquilles.


 Des groupes de chamois gambadent et broutent dans les hautes herbes pendant que leurs petits jouent à leurs côtés ou grignotent quelques brindilles.



 Des hardes de biches accompagnées de leur faon alternent nourrissage et reposées.



 La frimousse bien sympathique d’un daguet en bois de velours émerge d’une touffe de végétaux.



 un autre se couche au soleil



un troisième se rend à la souille, s’y roule et en sort, tout emplâtré d’une boue qui lui colle au corps. 




A la veille du rut,  le calme règne encore mais plus pour longtemps. Discrets et prudents,  les cerfs ne se montrent pas souvent à découvert, préférant l’intimité des vernes.  Parfois, de gros mâles à la jolie robe rouge quittent l’orée de la forêt et se poursuivent avant de disparaître dans une petite combe. Certains ont déjà frayé leur ramure.  Leur taux de testostérone commençant à monter,  il est temps, pour les plus expérimentés, de choisir la meilleure place de brame occupée, lors des prémices du rut,  par de jeunes cerfs qui s’y reposent. Ils  comprendront vite qui est le plus fort et déguerpiront. Un coup de froid sera le bienvenu pour déclencher les festivités. Elles ne tarderont plus maintenant. 


Photos copyright Roland Clerc

jeudi 1 septembre 2016

Un Rêve en Soi - Texte et photos Daisy Demoor

Un Rêve en Soi

En Valais, au pied des Dents-du-Midi, imposant massif géologique  présentant deux plis superposés fortement rongés par l’érosion, se cache un petit paradis, invisible depuis la vallée. Recouvert par la neige plus de 8 mois par an, le Lac de Soi, perché à 2247 m d’altitude, est un endroit empreint de mystère  auquel on accède par une route d’alpage et un sentier que les moutons squattent régulièrement. 

Emerveillement, fascination, magie, incitation à la réflexion… Il émane de ce lieu un sentiment étrange, indéfinissable. Dans ce monde silencieux, hors du temps, loin de la civilisation,  situé selon certains,  au croisement de forces telluriques, le randonneur prend conscience de l’extrême beauté de la nature mais aussi de sa puissance. Si près du ciel, on se sent plus proche de ceux que l’on aime et qui nous ont quittés.  Les géants de pierre qui dominent  le lac peuvent sembler effrayants ; ils m’apparaissent plutôt comme des amis qui vous écoutent et  à qui l’on peut confier ses états d’âme. 

En 1989, deux frères, impressionnés par l’atmosphère particulière du site, décident  de se servir de l’abondance des pierres pour construire cairns, grottes, tourelles, arcs, petits ponts, fontaines, dessins harmonieux. Chaque année, leur âme d’artiste les incite à ajouter de nouvelles œuvres parfaitement intégrées dans l’ensemble. Quand on y ajoute quelques campanules, gentianes et autres plantes alpines ainsi qu’un panorama exceptionnel sur la vallée, on a une vision bien différente de la vie et on comprend immédiatement que sans la nature, nous ne sommes rien. 


















photos copyright Daisy Demoor