Que ce soit en France, en Suisse ou en Belgique, la faune sauvage peine pour survivre.
Démographie galopante, territoires réduits, culture et élevage extensifs, dérangements en tous genres, régulation, sports de glisse…. Tous les prétextes sont bons pour limiter, voire
exterminer certaines populations : renards et rage, bouquetins du Bargy et brucellose, loups et attaque de troupeaux…
Dotés de sens très aigus et d’une bonne mémoire, les cerfs souffrent des perturbations que l’humain leur impose. Ils se souviennent parfaitement des coups de feu qui claquent et risquent de leur être fatals.
Lors du brame, c’est désormais sous le couvert forestier que les mâles se lancent à cors perdus à la conquête des femelles. Aux
aurores et au crépuscule, ces champions du camouflage se dissimulent dans les fourrés, profitent de l’ombre pour former leur harem, affronter ou intimider leurs rivaux.
Durant les périodes de chasse, il arrive que des femelles expérimentées soient touchées par les tirs. Sans ces meneuses qui guident, alertent les troupes et les conduisent en sécurité, les hardes désemparées se dispersent.
Stressés, les animaux abandonnent les passages utilisés depuis des
années pour choisir des sentes plus discrètes menant vers des lieux retirés. Moins de concentrations de cerfs, moins de biches à séduire, moins de concurrence entre les prétendants, le brame devient plus timide… Les rois de la forêt se retrouvent bien solitaires et donnent moins de voix qu’auparavant.
Photos copyright Roland Clerc
Pourtant, dans le Val d’Aoste en Italie ou dans les grands parcs américains, des lieux où les visiteurs sont nombreux, la faune sauvage s’est accoutumée à leur présence. L’équilibre des
populations est assuré par les prédateurs, permettant ainsi la régénération naturelle des vallées et des forêts.
Daisy Demoor